Je me rappel encore ce que mon ex collègue japonais m'a raconté.
C'était une discussion avec un client japonais qui vit à Paris depuis une trentaine années. Ce monsieur japonais, marié à une française, avait déjà vécu plus de moitié de sa vie à Paris.
Mon collègue dit à ce monsieur " Etre japonais... c'est du sang qui circule dans le corps. C'est du sang japonais."
Nous, les japonais utilisons ce mot "Sang japonais" dans le sens, comme une pureté, une dignité, comme du sang qui respecte notre âme du Pays.
Mais ce monsieur, client a répondu à mon collègue, "Je pense différemment que vous. Pour moi, cela dépend de ce que nous mangions pendant l'enfance. Ces plats avec lesquels on a grandi" C'est à dire qu'une partie de sa propre histoire est faite des aliments et des plats de l'enfance.
Quand on est loin du pays natal, l'attachement sur les aliments d'origine est fort. C'est presque sentimental. Quand on pense aux plats d'enfance, les images et les sensations, les émotions autour des plats sortent avec une nostalgie. Nos Madeleine de Proust.
Je prépare 玉子焼き Tamagoyaki (Omelettes roulées) souvent à mes enfants. Je me demande si tout ce qui est attaché autour de ce plat leur restera toujours. Quelle image auront-ils plus tard ?
Ce qu'on mangeait, ce qu'on mange et ce qu'on mangera sont les histoires des hommes.
C'est pour cela que la cuisine est si importante et si intéressante.
"どんなものを食べているか言ってみたまえ。君がどんな人間であるかを言いあててみせよう。"
« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » Jean Anthelme Brillat-Savarin
Cette phrase est tellement vraie. Vous aussi, les français vous avez une culture très riche en gastronomie ! C'est certainement pour cela que nous sommes si curieux les uns des autres.
Kiyomi